Une nouvelle étude remet en question ce que l’on croit être le schéma normal des pleurs, la “courbe des pleurs” à laquelle les parents se réfèrent souvent à l’heure actuelle.
L’étude fournit une nouvelle compréhension de ce qui constitue des pleurs normaux et excessifs chez les nourrissons.
Quand mon bébé cessera-t-il de pleurer autant ?
Une étude montre que l’intensité et la durée des pleurs des nourrissons n’atteignent pas leur maximum après cinq semaines, ce qui contredit la “courbe des pleurs” largement utilisée depuis de nombreuses années, déclare le professeur associé Christine Parsons. Crédit : AU Health
Si vous êtes un nouveau parent et que vous cherchez cette question sur Google alors que vous manquez de sommeil, la réponse vous réconfortera peut-être.
De nombreux résultats de Google vous dirigeront vers une étude dépassée qui conclut que les pleurs des nouveau-nés atteignent souvent un pic vers l’âge de six semaines, puis diminuent de manière significative et se stabilisent à un faible niveau après trois mois.
Les parents peuvent s’attendre à ce que leurs nouveau-nés pleurent beaucoup moins après le pic initial, que l’on appelle souvent la “courbe des pleurs”. Une étude danoise récente remet toutefois en question ce modèle de “courbe des pleurs” en combinant les données de parents de 17 pays différents
“Nous avons créé deux modèles mathématiques qui représentent raisonnablement les données disponibles. Aucun d’entre eux ne montre que la durée des pleurs diminue de façon aussi marquée après cinq semaines, ce qui est autrement observé dans les graphiques présentés aux parents. Les données disponibles montrent que les pleurs constituent toujours une partie importante du répertoire de nombreux nourrissons après six mois”, explique Christine Parsons, professeur associé au département de médecine clinique de l’université d’Aarhus.
Courbe de cri très répandue
Les chercheurs à l’origine de l’étude ont compilé des données provenant de 57 articles de recherche du monde entier, dans lesquels les parents ont enregistré le nombre de pleurs quotidiens de leurs enfants.
Le schéma normal des pleurs, la “courbe des pleurs” à laquelle les parents se réfèrent actuellement souvent, est basé sur une étude américaine de 1962, qui ne porte que sur les douze premières semaines de la vie d’un enfant.
“C’est un graphique que l’on présente souvent aux nouveaux parents. Si vous tapez “pleurs de bébé” sur Google, vous verrez de nombreuses images de ce graphique. Nous avons donc pensé qu’il serait intéressant de modéliser toutes les données disponibles pour voir quel type de modèle représente le mieux les données, et de tester si cela correspond à la ‘courbe des pleurs’ originale”, explique Arnault-Quentin Vermillet, premier auteur de l’article.
Un outil important pour les cliniciens
Les pleurs sont l’une des premières formes de communication utilisées par les nourrissons pour attirer l’attention de leurs parents. Le développement cognitif et émotionnel du nourrisson est stimulé lorsque les parents réagissent aux signaux de l’enfant de manière appropriée.
Les nouveaux parents demandent souvent de l’aide au système de santé s’ils craignent que leur enfant ne pleure trop.
Selon Christine Parsons, il est donc important que les professionnels de santé et les parents aient une compréhension correcte et précise des schémas normaux de pleurs des nourrissons.
“Pour les cliniciens en particulier, c’est important car leur travail consiste à aider, soutenir et concilier les attentes de tout parent inquiet. Il est important que les cliniciens disposent de données actualisées sur ce qui est normal pour les pleurs du nourrisson afin de pouvoir soutenir au mieux les nouveaux parents. Lorsque les parents considèrent que leur enfant pleure de manière excessive, cela peut être associé à des conséquences négatives tant pour le parent que pour l’enfant”, explique-t-elle.
Les schémas de pleurs varient beaucoup
Une définition largement utilisée des pleurs excessifs, ou coliques, est qu’un bébé pleure pendant plus de 3 heures par jour, plus de 3 jours sur une semaine. Au cours des six premières semaines suivant la naissance, on estime que les coliques touchent entre 17 et 25 % des nourrissons.
Les chercheurs de Aarhus University have drawn up two new models for the infant cry pattern. One of them shows infant crying peaks after four weeks. The other shows that infants cry a lot and at a stable level during the first weeks, after which the level falls.
However, neither model indicates a steep decline, as otherwise appears to be the case from the “original cry pattern”.
According to Christine Parsons, another noteworthy finding in the study is how different crying patterns are among babies– both within and across national borders.
As an example, she mentions that the limited available data indicates children from non-Western countries such as India, Mexico, and South Korea, cry less than children from English-speaking countries such as the United States, Great Britain, and Canada.
Reference: “Crying in the first 12 months of life: A systematic review and meta-analysis of cross-country parent-reported data and modeling of the ‘cry curve’” by Arnault-Quentin Vermillet, Katrine Tølbøll, Samouil Litsis Mizan, Joshua C. Skewes and Christine E. Parsons, 19 April 2022, Child Development.
DOI: 10.1111/cdev.13760
