Rapport : La chaleur extrême frappera plus durement les pauvres des villes et aggravera les inégalités.

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Selon un nouveau rapport, la chaleur extrême tue plus de personnes dans le monde que tout autre risque lié au changement climatique et va probablement accroître la souffrance humaine dans des régions du monde où les besoins humanitaires sont déjà importants.

Le rapport conjoint du bureau d’aide humanitaire de l’ONU et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ou FICR, souligne les impacts inégaux de la chaleur extrême et les mesures que les gouvernements et les organisations humanitaires peuvent prendre pour réduire le risque pour les communautés vulnérables et les aider à s’adapter.

Le rapport, publié avant la conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se tiendra le mois prochain en Égypte, indique que les régions du monde confrontées aux crises sanitaires et sociales les plus extrêmes – la région du Sahara méridional, la Corne de l’Afrique et les zones de l’Asie du Sud et du Sud-Ouest – seront également les plus durement touchées par les vagues de chaleur au cours des prochaines décennies. Il en résulterait non seulement des souffrances et des pertes de vies humaines, mais aussi des mouvements massifs de population et une aggravation des inégalités.

“La crise climatique intensifie les urgences humanitaires dans le monde entier”, a déclaré Jagan Chapagain, le secrétaire général de la FICR, dans un communiqué. “Pour éviter ses effets les plus dévastateurs, nous devons investir de manière égale dans l’adaptation et l’atténuation, en particulier dans les pays les plus à risque.”

Dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les dangers posés par les chaleurs extrêmes augmentent à un rythme effarant en raison du changement climatique. Mais ses effets sont inégaux. Les travailleurs agricoles, les migrants, les enfants et les personnes âgées sont les plus exposés aux risques de maladie et de décès liés aux températures élevées. Et les pays à faible revenu – les moins responsables du changement climatique – connaîtront les plus fortes hausses de température et supporteront le plus gros du stress thermique.

Dans les pays à faible revenu, la vulnérabilité à la chaleur extrême se fera surtout sentir dans les communautés urbaines qui n’ont pas accès à des infrastructures fiables pour l’électricité et l’eau. Un rapport de 2018 issu d’un projet collaboratif intitulé The Future We Don’t Want., a prédit que d’ici le milieu du siècle, il y aurait une augmentation de 700 % du nombre de pauvres urbains vivant dans des conditions de chaleur extrême. Si un certain nombre de pays, comme l’Inde, ont adopté des “plans d’action contre la chaleur” au niveau des villes, des États et du pays pour réduire les risques liés aux chaleurs extrêmes, peu de pays à faible revenu et aucun pays africain n’en ont mis en place.

Mais la bonne nouvelle, selon le rapport, est que les communautés urbaines à risque sont également bien placées pour bénéficier des plans d’action contre la chaleur que des groupes humanitaires ont déjà mis en œuvre dans des camps de migrants tentaculaires. Ces plans comprennent l’utilisation de sites religieux et d’espaces publics comme centres de rafraîchissement, la peinture blanche des toits pour rafraîchir les abris et la mise en place de systèmes d’alerte saisonniers contre la chaleur. Le rapport encourage ces groupes humanitaires à partager ces techniques et d’autres compétences avec les autorités municipales et nationales des pays où ils sont déjà implantés.

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