Pour ne pas être en reste, l’UE s’engage à verser 270 milliards de dollars à son propre Green New Deal.

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L’Union européenne va consacrer plus de 270 milliards de dollars à son propre “accord vert” dans l’espoir de rester compétitive face aux États-Unis et à la Chine.

De nombreux observateurs ont vu dans cette décision une réaction directe à la généreuse série de subventions vertes de l’administration Biden, dans le cadre de la loi sur la réduction de l’inflation.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait l’annonce mercredi, appelant la série de propositions le Plan industriel du Green Deal.

“Nous savons qu’au cours des prochaines années, la forme de l’économie, l’économie nette zéro, et son emplacement seront décidés”, a déclaré Mme von der Leyen lors d’une conférence de presse à Bruxelles. “Et nous voulons être une partie importante de cette industrie net-zéro dont nous avons besoin au niveau mondial”.

Selon la Commission européenne, le plan industriel “Green Deal” se concentrerait sur la simplification de la réglementation afin d’accélérer la mise en œuvre des projets verts proposés, sur l’accélération de l’accès aux investissements et aux financements, sur le développement de programmes visant à former des travailleurs qualifiés dans des industries spécifiques et sur le renforcement des accords commerciaux afin d’obtenir les matières premières nécessaires à la transition vers le zéro émission.

Le plan aiderait également l’UE à atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050. Cet objectif prévoit que les États membres réduisent collectivement leurs émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030.

Le plan industriel “Green Deal” a été rapidement mis en place car plusieurs dirigeants européens craignaient que les États-Unis et la Chine n’intègrent des mesures de protection dans leurs propres accords – sous la forme d’allégements fiscaux pour les entreprises nationales – qui désavantageraient les constructeurs automobiles européens et les entreprises développant des technologies vertes. Les allégements fiscaux de l’administration Biden, par exemple, soutiennent les entreprises américaines qui fabriquent localement certains composants de la technologie verte.

Les critiques de l’UE ont également exprimé leur inquiétude quant au fait que les entreprises européennes pourraient être tentées de transférer leurs opérations aux États-Unis afin de profiter des avantages fiscaux, sapant ainsi le statut de l’UE en tant que leader en matière d’énergie propre.

Mais certains experts européens pensent que ces inquiétudes sont exagérées.

“À mon avis, Joe Biden et le gouvernement américain n’ont rien fait qui puisse entraîner le transfert d’emplois européens vers les États-Unis”, a déclaré Jacob Kirkegaard, chercheur principal au German Marshall Fund à Bruxelles, à l’agence de presse allemande DW. “Nous voulons que les États-Unis embrassent également la transition verte. Et nous devrions être moins inquiets, très franchement, que notre propre transition verte soit mise en danger”, a-t-il ajouté.

Le plan industriel du Green Deal, qui n’a pas encore été formalisé, sera néanmoins débattu par les dirigeants européens lors d’une réunion des chefs d’État et de gouvernement de l’UE à Bruxelles la semaine prochaine.

L’UE est composée de 27 États membres, allant de pays très peuplés et riches comme l’Allemagne et la France à des pays moins développés et disposant de moins de ressources comme la Bulgarie et la Roumanie. Les règles relatives aux aides d’État ont permis aux gouvernements de l’UE de soutenir plus facilement les entreprises privées de leur pays sur le plan financier. L’un des principes clés du plan industriel Green Deal consisterait à étendre ce soutien aux entreprises actives dans le domaine des technologies renouvelables.

Mais les pays riches comme l’Allemagne et la France sont mieux placés que d’autres États membres plus petits et plus pauvres pour investir dans leurs entreprises, ce qui a suscité une controverse autour du plan industriel Green Deal. Si aucune mesure n’est prise pour financer des États comme la Bulgarie, par exemple, afin de soutenir les entreprises opérant à l’intérieur de leurs frontières, ces États membres pourraient rejeter le plan de l’UE lors des négociations de la semaine prochaine. Pour que le plan industriel proposé par Green Deal puisse être mis en œuvre, les 27 gouvernements nationaux doivent l’approuver.

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