L’élimination temporaire du carbone par la nature peut nous protéger du réchauffement de la planète

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Une nouvelle étude révèle que l’élimination temporaire du carbone dans la nature peut réduire le pic de réchauffement de la planète, mais seulement si elle est complétée par des réductions ambitieuses des émissions de combustibles fossiles.

Les solutions climatiques basées sur la nature visent à préserver et à améliorer le stockage du carbone dans les écosystèmes terrestres ou aquatiques et pourraient contribuer à la stratégie d’atténuation du changement climatique du Canada. “Toutefois, le risque est que le carbone stocké dans les écosystèmes retourne dans l’atmosphère à la suite d’incendies de forêt, d’invasions d’insectes, de déforestation ou d’autres activités humaines”, explique Kirsten Zickfeld, professeur distingué en sciences du climat au département de géographie de l’université Simon Fraser, qui fait partie de l’équipe de recherche.

Les chercheurs ont utilisé un modèle climatique mondial pour simuler l’évolution de la température selon deux scénarios allant de réductions faibles à ambitieuses des émissions de gaz à effet de serre. Dans le scénario de réduction relativement faible des émissions, les émissions de carbone se poursuivent jusqu’en 2100. Dans le scénario ambitieux, les émissions de carbone atteignent un niveau net nul en 2050.

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies, pour atteindre les objectifs climatiques de l’accord de Paris, le monde devra atteindre des émissions nettes de CO2 nulles vers ou avant le milieu du siècle.

Dans les deux scénarios, on suppose que le stockage du carbone par des solutions climatiques naturelles est temporaire, car les forêts sont vulnérables aux perturbations naturelles et humaines. Par conséquent, les solutions climatiques naturelles devraient retirer le carbone de l’atmosphère au cours des 30 prochaines années, puis le libérer lentement au cours de la seconde moitié du siècle.

L’équipe a constaté que dans un scénario où les émissions de carbone diminuent rapidement jusqu’à atteindre un niveau net nul, le stockage temporaire du carbone dans la nature peut réduire le niveau du pic de réchauffement. Cependant, dans un scénario où les émissions de carbone se poursuivraient, le stockage temporaire du carbone dans la nature ne servirait qu’à retarder l’augmentation de la température.

“Notre étude montre que le stockage naturel du carbone, même temporaire, peut avoir des avantages tangibles pour le climat, mais seulement s’il est mis en œuvre parallèlement à une transition rapide vers des émissions nulles de combustibles fossiles”, déclare Zickfeld.

Les résultats sont publiés dans Nature Communications Earth & ; Environment.

Zickfeld est également l’auteur principal de la récente contribution du groupe de travail I du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies au sixième rapport d’évaluation publié à l’été 2021, ainsi que du rapport spécial 2018 du GIEC sur le réchauffement climatique de 1,5 degré.

Les chercheurs notent également que l’investissement dans la protection et la restauration de la nature offre des avantages sociaux et environnementaux aux communautés locales et autochtones, au-delà du stockage du carbone pour atténuer le changement climatique. Ils ajoutent que la biodiversité, la qualité de l’eau et de l’air ont une valeur intrinsèque et que les efforts visant à les améliorer peuvent également contribuer à renforcer la résilience des communautés face au changement climatique.

Référence : “Temporary nature-based carbon removal can lower peak warming in a well-below 2 °C scenario” par H. Damon Matthews, Kirsten Zickfeld, Mitchell Dickau, Alexander J. MacIsaac, Sabine Mathesius, Claude-Michel Nzotungicimpaye et Amy Luers, 17 mars 2022, Communications Terre & ; Environnement.
DOI: 10.1038/s43247-022-00391-z

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