Le changement climatique intensifie le cycle de l’eau, entraînant des tempêtes plus puissantes et des inondations.

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De puissants systèmes de tempête ont déclenché des inondations soudaines à travers les États-Unis à la fin du mois de juillet, inondant les quartiers de St. Louis avec des précipitations record et déclenchant des coulées de boue dans l’est du Kentucky, où au moins 16 personnes sont mortes dans les inondations. Un autre déluge dans le Nevada a inondé le bande de Las Vegas.

L’impact du changement climatique sur les événements extrêmes liés à l’eau comme celui-ci est de plus en plus évident. Les tempêtes aux États-Unis ont fait suite à des inondations extrêmes cet été en Inde et en Australie et l’année dernière en Europe occidentale.

Des études menées par des scientifiques du monde entier montrent que le cycle de l’eau s’est intensifié et continuera à s’intensifier avec le réchauffement de la planète. Une évaluation internationale du climat dont j’ai été le coauteur en 2021 pour le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat en expose les détails.

Elle documente une augmentation des extrêmes humides, notamment des précipitations plus intenses dans la plupart des régions, et des extrêmes secs, notamment l’assèchement de la Méditerranée, du sud-ouest de l’Australie, du sud-ouest de l’Amérique du Sud, de l’Afrique du Sud et de l’ouest de l’Amérique du Nord. Elle montre également que les extrêmes humides et secs continueront à augmenter avec le réchauffement futur.

Pourquoi le cycle de l’eau s’intensifie-t-il ?

L’eau circule dans l’environnement, se déplaçant entre l’atmosphère, l’océan, la terre et les réservoirs d’eau gelée. Elle peut tomber sous forme de pluie ou de neige, s’infiltrer dans le sol, couler dans un cours d’eau, rejoindre l’océan, geler ou s’évaporer dans l’atmosphère. Les plantes absorbent également l’eau du sol et la rejettent par transpiration de leurs feuilles. Au cours des dernières décennies, on a assisté à une augmentation générale des taux de précipitation et d’évaporation.

Un certain nombre de facteurs intensifient le cycle de l’eau, mais l’un des plus importants est que le réchauffement des températures augmente la limite supérieure de la quantité d’humidité dans l’air. Cela augmente le potentiel de pluie.

Cet aspect du changement climatique est confirmé par tous les éléments de preuve présentés dans le rapport du GIEC. Il est prévu par la physique de base, projeté par les modèles informatiques, et il apparaît déjà dans les données d’observation comme une augmentation générale de l’intensité des précipitations avec le réchauffement des températures.

Comprendre ce phénomène et d’autres changements dans le cycle de l’eau n’est pas seulement important pour se préparer aux catastrophes. L’eau est une ressource essentielle pour tous les écosystèmes et les sociétés humaines, et notamment pour l’agriculture.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir ?

L’intensification du cycle de l’eau signifie que les extrêmes humides et secs et la variabilité générale du cycle de l’eau vont augmenter, mais pas de manière uniforme sur toute la planète.

On s’attend à ce que l’intensité des précipitations augmente dans la plupart des zones terrestres, mais les plus fortes augmentations de sécheresse sont attendues dans la Méditerranée, le sud-ouest de l’Amérique du Sud et l’ouest de l’Amérique du Nord.

Cartes montrant les projections de précipitations et les projections de réchauffement à 1,5 et 3 degrés Celsius.

Les précipitations moyennes annuelles devraient augmenter dans de nombreuses régions à mesure que la planète se réchauffe, en particulier aux latitudes élevées. Sixième rapport d’évaluation du GIEC

À l’échelle mondiale, les précipitations extrêmes quotidiennes vont probablement s’intensifier d’environ 7 % pour chaque degré Celsius (1,8 degré Fahrenheit) d’augmentation des températures mondiales.

Le rapport montre que de nombreux autres aspects importants du cycle de l’eau changeront en plus des extrêmes avec l’augmentation des températures mondiales, notamment la réduction des glaciers de montagne, la diminution de la durée de la couverture neigeuse saisonnière, la fonte des neiges plus précoce et les changements contrastés des pluies de mousson dans différentes régions, ce qui aura un impact sur les ressources en eau de milliards de personnes.

Que peut-on faire ?

Un thème commun à tous ces aspects du cycle de l’eau est que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre entraîne des impacts plus importants.

Le GIEC ne fait pas de recommandations politiques. En revanche, il fournit les informations scientifiques nécessaires pour évaluer soigneusement les choix politiques. Les résultats montrent les implications probables de différents choix.

Une chose que les preuves scientifiques contenues dans le rapport indiquent clairement aux dirigeants mondiaux, c’est que pour limiter le réchauffement climatique à l’objectif de 1,5°C (2,7°F) fixé par l’Accord de Paris, il faudra réduire immédiatement, rapidement et à grande échelle les émissions de gaz à effet de serre.

Indépendamment de tout objectif spécifique, il est clair que la gravité des impacts du changement climatique est étroitement liée aux émissions de gaz à effet de serre : La réduction des émissions réduira les impacts. Chaque fraction de degré compte.

Mathew Barlow, professeur de science du climat, UMass Lowell.

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