Un modèle climatique de pointe montre que Vénus n’aurait jamais pu avoir d’océans

Surface and Atmosphere of Early Venus
Vénus Impression artistique

Cette impression artistique représente Vénus. Crédit : ESO (Observatoire Européen Austral)/M. Kornmesser & NASA/JPL/Caltech

Qu’il s’agisse Vénus, l’une des quatre planètes terrestres du système solaire, n’a jamais eu d’océans reste un casse-tête non résolu. Bien qu’une étude américaine ait émis l’hypothèse que c’était le cas, cela est maintenant contesté dans un article publié récemment dans La nature, impliquant notamment des scientifiques du CNRS et de l’Université de Versailles-Saint Quentin-en-Yvelines[1] (UVSQ). À l’aide d’un modèle climatique de pointe, l’équipe de recherche a proposé un scénario alternatif à l’étude américaine.

Surface et atmosphère de Vénus primitive

Vue d’artiste illustrant le manque d’eau sur Vénus. Crédit : © Mandchou

Peu de temps après sa naissance il y a 4,5 milliards d’années, la jeune Vénus était recouverte de magma. Pour former des océans, la température de son atmosphère aurait dû baisser suffisamment pour que l’eau se condense et tombe sous forme de pluie sur une période de plusieurs milliers d’années, comme cela s’est produit sur Terre. Cependant, même si le Soleil à cette époque était 30% plus faible qu’il ne l’est maintenant, cela n’aurait pas été suffisant pour réduire la température de la jeune planète à un point où des océans pourraient se former. Une telle baisse de température n’aurait été possible que si la surface de Vénus avait été protégée du rayonnement solaire par les nuages.

Le modèle climatique du chercheur a cependant montré que les nuages ​​se seraient préférentiellement formés du côté nuit de Vénus, où ils ne pourraient pas protéger la surface de la lumière du soleil puisque ce côté n’en reçoit aucun. Au contraire, au lieu d’agir comme un bouclier, les nuages ​​ont aidé à maintenir des températures élevées en provoquant un effet de serre qui a emprisonné la chaleur dans l’atmosphère dense de la planète.

Selon ce modèle climatique, les températures de surface élevées ont empêché toute précipitation et, par conséquent, les océans n’ont jamais pu se former. Données collectées par les futures missions spatiales[2] à Vénus devrait permettre de tester ces résultats théoriques.

Notes de bas de page

  1. En France, des chercheurs du Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux (LAB) (CNRS / Université de Bordeaux) et du Laboratoire « atmosphère et observations spatiales » (LATMOS) (IPSL, CNRS / Université Versailles St Quentin / Université Sorbonne) ont participé à ce travail. L’étude a été menée par l’Université de Genève, en Suisse.
  2. Le but de la Envisager mission prévue pour 2030 ainsi que la Da Vinci et Veritas missions prévues pour 2029 est d’étudier Vénus.

Pour en savoir plus sur cette recherche, voir De nouvelles découvertes suggèrent que Vénus n’a jamais eu d’océans, conditions nécessaires à la vie.

Référence : « Day-night cloud asymetry prevents early oceans on Venus but not on Earth » par Martin Turbet, Emeline Bolmont, Guillaume Chaverot, David Ehrenreich, Jérémy Leconte et Emmanuel Marcq, 13 octobre 2021, La nature.
DOI : 10.1038/s41586-021-03873-w

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