La NASA a déclaré jeudi qu’elle avait l’intention d’étudier le cratère formé par les restes d’une fusée SpaceX qui devrait s’écraser sur la Lune au début du mois de mars, qualifiant cet événement d'”opportunité de recherche passionnante”.
La fusée a été déployée en 2015 pour mettre en orbite un satellite de la NASA et son deuxième étage, ou booster, flotte dans le cosmos depuis lors, un destin commun pour de tels morceaux de technologie spatiale.
“Sur sa trajectoire actuelle, le deuxième étage devrait impacter la face cachée de la Lune le 4 mars 2022”, a déclaré à l’AFP une porte-parole de la NASA.
L’impact de la fusée de quatre tonnes ne sera pas visible depuis la Terre en temps réel, et le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA, qui est actuellement en orbite autour de la Lune, ne sera pas non plus “en mesure d’observer l’impact au moment où il se produira”, a précisé la porte-parole.
Le LRO pourrait cependant être utilisé plus tard pour capturer des images permettant de faire des comparaisons avant et après.
Trouver le cratère “sera un défi et pourrait prendre des semaines ou des mois”, a déclaré la porte-parole, ajoutant que “cet événement unique présente une opportunité de recherche passionnante.”
L’étude d’un cratère formé par un objet de masse et de vitesse connues (il se déplacera à 9 000 kilomètres par heure), ainsi que des matériaux soulevés par l’impact, pourrait contribuer à faire progresser la sélénologie, ou l’étude scientifique de la lune.
Des vaisseaux spatiaux se sont déjà écrasés intentionnellement sur la Lune à des fins scientifiques, notamment lors des missions Apollo pour tester des sismomètres, mais il s’agit de la première collision involontaire détectée.
L’astronome Bill Gray, créateur d’un logiciel utilisé pour déterminer les trajectoires des astéroïdes et autres objets, a été le premier à calculer la nouvelle trajectoire de collision du booster avec la Lune.
Il estime que les débris spatiaux devraient toujours être dirigés vers la Lune lorsque cela est possible : “S’ils frappent la Lune, ils nous apprennent quelque chose”, a-t-il déclaré.