“Modération de la circulation – Les poissons des récifs coralliens se reproduisent mieux si le bruit des bateaux à moteur est réduit

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Spiny Chromis Family
Famille de Chromis épineux

Famille de chromis à épines. Crédit : Dr Sophie Nedelec

Les poissons des récifs coralliens se reproduisent avec plus de succès si le bruit des bateaux à moteur est réduit, selon une nouvelle étude.

Les scientifiques ont mis en place une “modération du trafic” sur trois récifs coralliens pendant toute une saison de reproduction – en réduisant le nombre de bateaux dans un rayon de 100 mètres (328 pieds), et en réduisant la vitesse de ceux qui se trouvent dans cette distance.

Ils ont ensuite suivi la reproduction de poissons appelés chromis épineux (Acanthochromis polyacanthus) – et ont constaté que 65% des nids sur les récifs plus calmes contenaient encore des petits à la fin de la saison, contre 40% sur les récifs très fréquentés par les bateaux à moteur.

En outre, la progéniture était plus grande sur les récifs plus calmes et chaque nid contenait également plus de progénitures à la fin de la saison.

Des tests en aquarium sur la même espèce montrent que le bruit perturbe des comportements parentaux importants – y compris le fait de “ventiler” les œufs avec leurs nageoires pour assurer l’approvisionnement en oxygène.

L’étude, menée par des chercheurs des universités d’Exeter et de Bristol, a été réalisée sur des récifs proches de la station de recherche de l’île Lizard, sur la Grande Barrière de Corail australienne.

“Les récifs coralliens du monde entier étant confrontés à de multiples menaces, les résultats de notre expérience offrent un moyen d’aider les populations en difficulté”, a déclaré l’auteur principal, le Dr Sophie Nedelec, de l’Université d’Exeter.

“Le simple fait de réduire le bruit des bateaux sur les récifs offre aux poissons un répit bien nécessaire pour permettre une reproduction réussie.

“Déplacer les chenaux de navigation plus loin des récifs, conduire lentement à l’approche des récifs et éviter de jeter l’ancre à côté des récifs sont trois changements simples que tout conducteur de bateau peut adopter.

“Ces solutions mettent le pouvoir entre les mains des populations locales pour protéger les écosystèmes vulnérables.”

Le Dr Nedelec a ajouté : “Personne n’a tenté une expérience de terrain comme celle-ci auparavant.

“Nous avons suivi six récifs (trois avec modération du trafic et trois sans) pendant toute une saison de reproduction estivale, en nageant tous les deux jours le long de chaque récif pour surveiller la survie de 86 couvées de chromis épineux dans leur habitat naturel.”

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Exemple d’un des sites d’étude. Crédit : Dr. Sophie Nedelec

Sur les 46 nids observés sur les récifs où la modération du trafic a été mise en place, 30 contenaient encore des petits à la fin de la saison de reproduction. Sur les récifs témoins (sans modération du trafic), seuls 16 sur 40 contenaient encore des petits.

Le co-auteur, le Dr Laura Velasquez Jimenez, de l’Université James Cook, a déclaré : “Comme les chromis épineux cachent leurs œufs dans des grottes du récif, les nids sont délicats à trouver avant l’émergence de la progéniture, nous avons donc mené une étude parallèle en aquarium pour étudier le développement embryonnaire.”

Dans cette étude en aquarium, certains parents et œufs de chromis épineux ont été maintenus avec des enregistrements de sons naturels du récif et d’autres ont été exposés à des enregistrements intermittents de bruits de bateaux via des haut-parleurs.

Les bruits de bateaux ont interrompu l’éventail, mais avec les sons naturels, l’éventail a continué sans interruption.

Le professeur Andy Radford, co-auteur de l’étude, du University of Bristol, said: “The complementary lab study demonstrated that these improvements to breeding really are due to limiting noise pollution, and not other kinds of disturbance from the boats.”

The combined results suggest that reducing boat noise could have major benefits for populations of reef fish, making reefs more resilient to changes currently being driven by human activity.

Cyclones and bleaching are becoming increasingly common due to climate change, and cause devastation when they strike.

Finding ways to speed up population growth after these destructive events could make the difference between decline or recovery.

However, the team stress that limiting boat traffic won’t be enough to completely protect coral reefs.

Senior author Professor Steve Simpson, from the University of Bristol, said: “We know reefs around the world are in trouble.

“While we try to tackle the biggest threat of climate change, we need simple solutions that reduce local threats.

“Acoustic sanctuaries can build resilience on coral reefs, and help give reefs more chance of recovery.”

Reference: “Limiting motorboat noise on coral reefs boosts fish reproductive success” 20 May 2022, Nature Communications.
DOI: 10.1038/s41467-022-30332-5

The research, by an international team including James Cook University, received funding from the Natural Environment Research Council.

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