De nouvelles recherches montrent qu’en cas d’obésité, le problème n’est pas un excès de graisse, mais une perte de fonction.

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On sait que l’obésité provoque des maladies cardiométaboliques comme l’hypertension et le diabète, mais attribuer ces maladies à une simple surabondance de graisse est une simplification. À un niveau élémentaire, la graisse agit comme un réceptacle pour stocker l’énergie, mais en y regardant de plus près, elle est un acteur essentiel dans des processus corporels vitaux comme la réponse immunitaire, la régulation de la sensibilité à l’insuline et le maintien de la température corporelle. Dans une revue publiée dans le journal Cell le 3 février 2022, des chercheurs affirment que les effets négatifs de l’obésité sur la santé ne proviennent pas simplement d’un excès de graisse mais du déclin de sa capacité à répondre aux changements, autrement dit de sa plasticité.

La composition et le fonctionnement de ce tissu changent en réponse aux fluctuations de poids et au vieillissement. Lorsque la graisse perd sa plasticité en raison du vieillissement et de l’obésité, elle perd sa capacité à répondre aux signaux corporels. Dans le modèle actuel de ce phénomène, la croissance rapide du tissu adipeux dépasse son approvisionnement en sang, privant les cellules graisseuses d’oxygène et provoquant l’accumulation de cellules qui ne se divisent plus. Cela entraîne une résistance à l’insuline, une inflammation et une mort cellulaire accompagnée d’un déversement incontrôlé de lipides de ces cellules.

Signes distinctifs du dysfonctionnement du tissu adipeux

Les signes distinctifs d’un dysfonctionnement du tissu adipeux. Crédit : Sakers et al./Cel

“Le rôle central du dysfonctionnement du tissu adipeux dans la maladie et l’incroyable plasticité du tissu adipeux soutiennent la promesse de moduler les phénotypes du tissu adipeux à des fins thérapeutiques”, écrivent les auteurs, dirigés par Claudio J. Villanueva du College of Life Sciences/David Geffen School of Medicine et Patrick Seale de la Perelman School of Medicine de l’Université de Pennsylvanie. “De nombreuses questions et possibilités de découvertes futures subsistent, ce qui permettra d’obtenir de nouvelles connaissances sur la biologie du tissu adipeux et, espérons-le, d’améliorer les thérapies pour les maladies humaines.”

Référence : “Adipose tissue plasticity in health and disease” par Alexander Sakers, Mirian Krystel De Siqueira, Patrick Seale et Claudio J. Villanueva, 3 février 2022, Cellule.
DOI: 10.1016/j.cell.2021.12.016

Les recherches rapportées dans cette publication ont été soutenues par le NIDDK des National Institutes of Health, le UCLA Life Sciences Fund et le UCLA Graduate Council Diversity Fellowship. Les auteurs ne déclarent pas d’intérêts concurrents.

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