Une nouvelle expérience menée par des physiciens de l’Université de Bonn, en Allemagne, a permis d’obtenir un état de type Higgs dans un système composé d’atomes ultrafroids.
Pour leur expérience, le professeur Michael Köhl de l’Institut de physique de l’Université de Bonn et ses co-auteurs ont utilisé un gaz supraconducteur composé d’atomes de lithium ultrafroids.
“A une certaine température, l’état du gaz change brusquement : il devient un supraconducteur qui conduit un courant sans aucune résistance”, ont-ils expliqué.
“Le gaz de lithium passe à un état plus ordonné lors de sa transition de phase. Cela inclut la formation de ce qu’on appelle des paires de Cooper, qui sont des combinaisons de deux atomes qui se comportent comme une seule particule vers l’extérieur.”
“Les paires de Cooper se comportent fondamentalement différemment des atomes individuels : elles se déplacent ensemble et peuvent le faire sans se disperser sur d’autres atomes ou paires. C’est la raison de la supraconductivité. Mais que se passe-t-il lorsqu’on essaie d’exciter les paires ?”
Les physiciens ont alors illuminé le gaz avec un rayonnement micro-ondes.
“Cela nous a permis de créer un état dans lequel les paires commencent à vibrer et la qualité de la supraconductivité a donc oscillé très rapidement : un moment le gaz était un bon supraconducteur, le suivant un mauvais”, a déclaré le professeur Köhl.
Cette oscillation commune des paires de Cooper correspond au boson de Higgs découvert par les expériences CMS et ATLAS du CERN en 2012.
“Notre expérience est également intéressante pour une autre raison”, ont déclaré les chercheurs.
“Elle montre un moyen d’activer et de désactiver la supraconductivité très rapidement. Les supraconducteurs essaient normalement de rester dans leur état conducteur le plus longtemps possible.”
“Ils peuvent être dissuadés par le chauffage, mais c’est un processus très lent. Les expériences montrent qu’en principe, ce processus peut aussi être plus de mille fois plus rapide. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de toutes nouvelles applications pour les supraconducteurs.”
Les travaux de l’équipe sont publiés dans le journal Nature Physics.