Un plan audacieux pour faire descendre l’énergie solaire depuis l’espace

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Que vous soyez en train de couvrir des déserts, d’affreux parkings, des canaux ou même des lacs ensoleillés, les nuages s’interposent de temps en temps et le soleil doit se coucher chaque jour. Pas de problème, dit l’Agence spatiale européenne : Il suffit de placer les panneaux solaires dans l’espace.

L’agence a récemment annoncé un nouveau programme exploratoire appelé Solaris, qui vise à déterminer s’il est technologiquement et économiquement possible de lancer des structures solaires en orbite, de les utiliser pour exploiter l’énergie du soleil et de transmettre l’énergie au sol.

Si ce concept se concrétise, dans les années 2030, Solaris pourrait commencer à fournir de l’énergie solaire en permanence dans l’espace. À terme, elle pourrait représenter 10 à 15 % de la consommation d’énergie de l’Europe, jouant ainsi un rôle dans l’objectif de l’Union européenne de parvenir à des émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050. “Nous pensons à la crise climatique et à la nécessité de trouver des solutions. Qu’est-ce que l’espace pourrait faire de plus pour contribuer à atténuer le changement climatique, et pas seulement le surveiller d’en haut, comme nous le faisons depuis quelques décennies”, demande Sanjay Vijendran, qui dirige l’initiative et joue également un rôle de premier plan dans le programme Mars de l’agence.

Selon M. Vijendran, le principal moteur de Solaris est la nécessité de disposer en permanence de sources d’énergie propres. Contrairement aux combustibles fossiles et à l’énergie nucléaire, l’énergie solaire et éolienne est intermittente – même les parcs solaires les plus ensoleillés restent inactifs la plupart du temps. Il ne sera pas possible de stocker des quantités massives d’énergie provenant des énergies renouvelables tant que les technologies des batteries ne seront pas améliorées. Pourtant, selon M. Vijendran, les panneaux solaires spatiaux pourraient être efficaces à plus de 90 %. (Les quelque 10 % restants du temps, la Terre se trouverait directement entre le soleil et le panneau solaire, bloquant la lumière).

Le programme – sans rapport avec le roman de science-fiction de Stanisław Lem portant le même nom – est considéré comme “préparatoire”, ce qui signifie que l’ESA a déjà réalisé une étude pilote, mais qu’il n’est pas encore prêt pour un développement à grande échelle. Elle prévoit la conception d’une démonstration en orbite de la technologie, son lancement en 2030, le développement d’une petite version d’une centrale solaire spatiale au milieu des années 2030, puis son extension à grande échelle. Pour l’instant, les chercheurs de l’ESA vont commencer par étudier ce qu’il faudrait faire pour assembler de manière robotique les modules d’un grand panneau solaire, par exemple en orbite géostationnaire à une altitude d’environ 22 000 miles. De cette façon, la structure resterait continuellement au-dessus d’un point particulier du sol, indépendamment de la rotation de la Terre.

Pour que le projet puisse aller de l’avant, M. Vijendran et son équipe doivent déterminer d’ici 2025 qu’il est effectivement possible de réaliser des installations solaires dans l’espace de manière rentable. La NASA et le ministère de l’énergie ont exploré le concept dans les années 1970 et 1980, mais l’ont mis de côté en raison des coûts et des défis technologiques. Pourtant, beaucoup de choses ont changé depuis lors. Les coûts de lancement ont baissé, principalement grâce aux fusées réutilisables. Les satellites sont devenus moins chers à produire en masse. Et le coût des cellules photovoltaïques, qui convertissent la lumière du soleil en électricité, a baissé, rendant l’énergie solaire en orbite plus compétitive par rapport aux sources d’énergie terrestres.

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