Roskosmos dévoile le premier modèle physique de la future station spatiale russe.

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L’agence spatiale russe a dévoilé lundi pour la première fois un modèle physique de ce à quoi ressemblera une nouvelle station spatiale construite par la Russie, suggérant que Moscou envisage sérieusement d’abandonner la Station spatiale internationale (ISS) et de faire cavalier seul.

La Russie, en proie à ce que certains partisans de la ligne dure du Kremlin considèrent comme une rupture historique avec l’Occident, déclenchée par les sanctions imposées à la suite de ce que Moscou appelle son “opération militaire spéciale” en Ukraine, s’empresse de réduire sa dépendance à l’égard des nations occidentales et d’avancer seule ou de coopérer avec des pays comme la Chine et l’Iran.

L’Occident, qui a accusé la Russie de mener une guerre d’agression non provoquée de type impérial contre l’Ukraine, a frappé l’économie russe de sanctions destinées à priver Moscou de technologie, de savoir-faire et de fonds.

L’agence spatiale nationale russe Roskosmos a présenté un modèle de la station spatiale prévue, surnommée “ROSS” par les médias d’Etat russes, lundi à “Armée-2022”, une exposition militaro-industrielle à l’extérieur de Moscou.

Yuri Borisov, que le président Vladimir Poutine a nommé le mois dernier à la tête de Roskosmos, a déclaré que la Russie quitterait l’ISS après 2024 et qu’elle travaillait au développement de sa propre station orbitale.

Lancée en 1998, l’ISS est occupée en permanence depuis novembre 2000 dans le cadre d’un partenariat américano-russe qui comprend également le Canada, le Japon et 11 pays européens.

La NASA, qui souhaite maintenir l’ISS en service jusqu’en 2030, affirme ne pas avoir encore reçu de confirmation officielle du retrait prévu de la Russie et avait précédemment compris que Moscou continuerait à participer jusqu’en 2028.

Roskosmos a indiqué dans un communiqué que la nouvelle station spatiale serait lancée en deux phases, sans donner de dates.

La première phase consisterait à mettre en service une station spatiale à quatre modules. Elle sera ensuite suivie de deux autres modules et d’une plate-forme de service. Cela suffirait, une fois terminé, à accueillir jusqu’à quatre cosmonautes ainsi que des équipements scientifiques.

Roskosmos a déclaré que la nouvelle station offrirait aux cosmonautes russes une vue beaucoup plus large de la Terre à des fins de surveillance que celle dont ils bénéficient dans leur segment actuel.

Bien que les plans d’une partie de la nouvelle station existent déjà, le travail de conception est toujours en cours pour d’autres segments.

Les médias d’État russes ont suggéré que le lancement du premier étage est prévu pour 2025-26 et au plus tard en 2030. Le lancement du deuxième et dernier étage est prévu pour 2030-35, ont-ils rapporté.

La station spatiale, telle qu’elle est actuellement conçue, n’aurait pas de présence humaine permanente mais serait dotée de personnel deux fois par an pour des périodes prolongées.

Dmitry Rogozin, l’ancien chef de Roskosmos et un partisan de la ligne dure connu pour ses déclarations virulentes à l’encontre de l’Occident, a suggéré que la nouvelle station spatiale pourrait remplir une fonction militaire si nécessaire.


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