L’humanité n’a jamais vu le ciel dans les longueurs d’onde les plus longues. Cela pourrait changer avec un nouveau télescope spatial

Les révolutions technologiques peuvent entraîner des changements spectaculaires dans divers domaines, dont certains ne sont que tangentiellement liés au domaine perturbé. Parfois, quelques révolutions technologiques se produisent simultanément, permettant des concepts qui auraient été impossibles sans aucune d’entre elles. De telles révolutions se produisent actuellement dans l’industrie spatiale. Avec des fusées plus massives que jamais en ligne et des méga-constellations de satellites parcourant nos cieux, de nombreuses perturbations se produisent. Maintenant, une équipe du MIT espère utiliser ces technologies pour examiner un domaine de l’astronomie qui n’a jamais été vu auparavant : la radioastronomie à basse fréquence.

Les radiotélescopes géants, comme le défunt Arecibo, ont un inconvénient majeur : ils sont situés sur Terre. Notre ionosphère bloque parfaitement le spectre radio très basse fréquence, des fréquences de 100 kHz à environ 15 MHz. Ainsi, alors que ces télescopes massifs sont théoriquement capables de détecter ces signaux, aucun d’entre eux ne traverse l’ionosphère pour qu’ils puissent les détecter.

Alternativement, les télescopes dans l’espace seraient parfaitement capables de détecter ces basses fréquences. Mais ils devraient être absolument massifs pour le faire – de l’ordre de centaines de mètres de diamètre, ce qui est actuellement bien au-delà de la capacité des fusées proposées, même les plus puissantes. Jusqu’à présent, la construction d’un radiotélescope pour détecter les signaux basse fréquence dans l’espace a été un échec.

Il existe d’autres endroits dans le système solaire qui pourraient supporter un interféromètre, comme la face cachée de la Lune.

Mais il peut y avoir une alternative. Les radiotélescopes plus récents, tels que MeerKAT, utilisent une technique appelée interférométrie. Au lieu d’exiger un télescope colossal, les télescopes d’interférométrie utilisent une série de petits télescopes liés par les lois de la physique et des mathématiques pour détecter les ondes radio à basse fréquence qui ne seraient généralement vues que par des détecteurs géants.

Ce que Mary Krupp et son équipe du MIT ont suggéré semble être une prochaine étape logique : pourquoi ne pas construire un télescope interférométrique dans l’espace ? Leur projet, connu sous le nom de Great Observatory for Long Wavelengths, ou, puisque les astronomes aiment tant les acronymes, Go-LoW, a récemment été financé par l’Institute for Advanced Concepts de la NASA, et son principe est relativement simple.

Prenez un système interférométrique similaire à MeerKAT et lancez-le au point de Lagrange L5. L’idée prend des idées de quelques avancées technologiques actuelles et les combine. Le premier serait de savoir comment fabriquer des centaines de milliers de satellites à peu de frais.

Discussion sur le télescope MeerKAT, un interféromètre actuellement utilisé ici sur Terre.
Crédit – Chaîne YouTube de CreamerMedia

Pour cela, ils s’appuient sur les technologies développées par SpaceX pour leur méga constellation Starlink. Ses plus de 40 000 satellites prévus ont considérablement réduit le coût des composants de petits satellites, ce qui rend économiquement réalisable la construction d’autant de satellites sans se ruiner.

Le deuxième développement technologique est l’avènement des lanceurs lourds. Avec la puissance de Starship ou du SLS, des milliers de satellites peuvent être lancés vers le point de Lagrange Terre-Soleil L5 à environ 1,5 million de kilomètres. Bien que ce ne soit pas nécessairement bon marché de le faire, ce ne serait certainement pas aussi cher qu’il l’avait été au cours des générations précédentes.

Cela semble maintenant être le moment idéal pour une telle idée, bien que la NIAC soit connue pour soutenir des projets au tout début. L’équipe du MIT travaillera sur les aspects conceptuels de la mission dans cette subvention de phase I, qui dure neuf mois. En fin de compte, ils espèrent avoir une feuille de route pour faire du projet une réalité dans les 10 à 20 prochaines années. Ils pourraient peut-être capter cette vague technologique au bon moment et changer à jamais notre compréhension de la radioastronomie.

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